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Portraits d’Inconnus


Penché dans le bus,
Il dort paisiblement.
Une moustache courte et rêche habille son visage,
Une polaire bleue marine en sous couche,
Couverte d’une veste grise épaisse,
Un pantalon marron clair,
Des chaussures en daim marron foncé.
Des petites lunettes rectangulaires noires grossissent ses yeux.

Il tient en apesanteur



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Une femme, la soixantaine est assise en face de moi sur les strapontins de la ligne 7.
Elle a les cheveux courts, et est bien couverte.
Elle porte un col roulé rouge vif, recouvert d’une veste de pêcheur marron clair. Par-dessus, une veste kakie à zip éclair, recouverte d’une autre veste satinée grisée par le temps est cachée par un genre de K-Way bleu foncé froissé. Ses mains enfermées dans des gants transparents créent de la condensation qui se dépose sur la fine paroi de silicone.

Elle est équipée de grosses lunettes carrées aux verres fumés rosés occupant la moitié de son visage.
Sa monture est ornée de petits brillants rectangulaires.









Elle est coiffée d’un délicat chignon tenu par
un crayon. Quelques-uns de ses cheveux s’affrontent dans le vent du métro. Sa frange tombe sur ses yeux légèrement maquillés. Ses lunettes guident mon regard vers ses doigts fins ornés de bagues en argent.
Elle lit un livre dont elle s’approche par intermittence. Je reviens sur ses lunettes. En fait, elle dort.  


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Un homme avec une casquette noire, bleuie par l’usure, fume. Ses petits cheveux bouclés cendrés
sont aplatis par sa casquette.

Il calcine sa clope à une vitesse phénoménale.
Chaque bouffée est prise dans une accélération,
si bien que la cendre n’a pas le temps de tomber.

Son visage de profil est caché par un poteau relié
à une poubelle. Je ne vois que sa clope.
Dans une dernière bouffée de souffrance il termine sa tige transformée en bâtonnet de cendre. Il la glisse dans un petit trou en direction de la poubelle et s’en va dans un raclement de gorge.


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