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Le Schlittage


La glisse n’est pas qu’une affaire de loisirs.
Elle peut  aussi être très sérieuse dans sa décontraction.

L’être humain glisse depuis bien longtemps. Les premières traces des riders datent de l’an 800 environ ; en Norvège, chez les Vikings, qui utilisaient des traîneaux pour transporter matériel et personnes.

Dans les Vosges une tradition existe depuis plusieurs siècles : le schlittage.
Cette coutume consiste à transporter sur une schlitte des ressources venant du haut des montagnes vers le village, en bas.
Cette méthode était utilisée jusqu’à la seconde guerre mondiale avant la mécanisation du monde agricole. La schlitte est une sorte de luge-traîneau en hêtre ou en frêne utilisée pour le transport agricole et forestier (de bois ou de granit principalement). Elle est composée d’une partie avant et arrière, comme les planches de surf et de skate. La partie avant s’appelle la chèvre et la partie arrière le bouc.
La chèvre correspond à la partie avant remontante sur laquelle le schlitteur s’accroche. Le bouc correspond à l’arrière. Si la luge est correctement chargée, l’avant est légèrement surélevé et cette luge peut glisser sur ses patins avec peu d’efforts.

Ce mode de transport du bois a été délaissé au début du XXe siècle avec l’industrialisation et la mécanisation du monde agricole.

Avant de descendre, les schlitteurs aménageaient le terrain en plaçant des rondins transversaux, régulièrement espacés. Ils descendaient principalement du bois en s’adossant à la chèvre
et en retenant la charge avec leurs jambes sur les rondins transversaux.
Ils grimpaient les montagnes, la schlitte autour du cou, accompagnés de vin bien sûr, mais aussi de quoi casser la croûte, une fois en haut de la montagne ; souvent du cochon. Le maigre leur servait de repas et la couenne de lard à graisser les patins par temps chaud pour mieux glisser.


Cette tradition venue d’Autriche, serait passée en Allemagne puis dans les Vosges. Elle n’est plus pratiquée de nos jours. Il reste cependant certains mordus de la schlitte dans la forêt de Hatta, au sud de Strasbourg. Les Hattatos font perdurer cette tradition lors du Festival des vieux métiers de la forêt, où abattage de sapins, schlittage, dégustations de cochon grillé sont rythmés par
le son de l’épinette des Vosges.

À la frontière de l’Alsace et des Vosges, la schlitte était appelée zlitte et se serait déclinée selon les dialectes locaux. L’allemand actuel a gardé le verbe schlitten,
qui signifie luger, glisser sur une surface lisse, descendre une pente.
Le français l’a francisé en schlitte.